Un homme attend au coin d'une rue, statue indifférente au vacarme.
Dans sa main gauche, un stylo et un écritoire à pince dans la droite, il note inlassablement les allées et venues des bus bariolés qui transportent les visages transis, heureux, absents.
Chaque fois, le conducteur lui remet un papier, un signe, un vestige éphémère d'un passage récurrent. Pas de mots échangés, parfois un bras tendu qui désigne une artère, parfois une main qui arrête, d'un geste, encourage à changer de chemin.
L'homme reste seul tandis que s'enfuit le bus arc-en-ciel. Dans le ballet incessant de véhicules, il est un axe, un point fixe, pivot immobile d'un ordre qui, incompréhensible, se nomme chaos.
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