Un chaos, qui sans rime et sans raison, se poursuit à chaque instant. Une pièce sans scénario, ou de tant d'intrigues qu'elles se diluent dans l'ignorance.
Démarrages enragés et klaxons revendicateurs, borborygmes de pots d'échappement, braillements nasillards et racoleurs, réclames pour des cacahuètes, bonbons, misère. Chuintement de l'essuie-glaces, gémissement du chiffon poussiéreux sur le pare-brise. Tapotements de poings contre les vitres, papillons affolés se cognant à la porte de la lutte des classes.
Soudain, le silence et alors le souffle du Pacifique dans les fanons des palmiers, peignes géants peinant à garder l'apparence d'arbres, rongés par la pollution et le sel, le vent marin, hôte impromptu des vitres du résidentiel, qu'il agite comme autant de carillons gigantesques.
Parfois, le chant mélancolique, désabusé de la colombe cucuu li cucuu li, sans espoir de dominer la mêlée mais sans pour autant cesser d'essayer, jamais. Contrepoint de douceur dans un règne de désordre.
Les voix des radios, radieuses de salsas et de cumbias, de reggaton furieux et grasseyant, de valses d'une époque révolue. Publicité pour de l'espace, pour des fuites que d'autres nomment vacances, pour une marée d'objets hétéroclites, ruisseaux de nourriture. Nouvelles de mort, nouvelles de foot, nouvelles de glam, nouvelles de kitsch, nouvelles de riches, nouvelles du plastique qui est comme le fard douceâtre de cette ville qui ignore le silence ou le méprise.
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