mercredi 12 janvier 2011

La nuit I

I.

La nuit tombe comme d'une chaise
maladroite bruyante lourde
La nuit tombe couperet haché
émoussé trop de sentences absurdes
Elle s'avance dans les rues
noircit un visage
passe sa langue sèche
sur les trottoirs tâchés d'innombrables péchés
la nuit tombe silence rideau trois coups
la nuit tombe suivie de ses malandrins
les hères les portefaix qui ne portent rien
sinistres comme la famine des loups
la nuit tombe emporte les ombres
tout lui appartient
la graisse dégoutte des lampadaires
cathéters des artères emplies de caillots
d'objets de métal lumineux et dépravés pleins d'obscurité
mais la nuit tombe
les bruits prennent vie

les serpents emplis de fantômes glissent
cliquetants secs comme l'assaut des squelettes
lamentables spectres
toujours au mêmes endroits
toujours aux mêmes arrêts

la nuit n'en finit pas de tomber

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