lundi 21 février 2011

la ville et les masques II

Ce même visage, pétri d'ennui et de paresse, qui d'un regard absent contemple les objets disparates disposés sur le tapis roulant d'une caisse, se fond soudain dans un sourire complice. Ce visage, qui avec peine se hisse au-delà d'un costume de vendeuse, du vert gris des hôpitaux de province, maquillé avec l'humilité de celle qui se sait insignifiante, pourquoi soudain cet éclat déplacé comme une odalisque dans une basilique?
Soudain l'imaginer avec d'autres oripeaux, qui habillent moins qu'il ne révèlent, sous la grasse lumière d'un vendredi soir. Soudain la voir s'approcher, danser plus que marcher et poser ses mains délicates ( que font-elles dans un super-marché, ces agiles serpents, ces graciles papillons de nuit?). Soudain l'avoir.
Combien de volcans dissimulent les tristes cendres des tristes lundis dans les tristes rayons fromagerie?

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