jeudi 10 février 2011
La ville et les odeurs II
Il est parfaitement vain d'ignorer l'odeur de la mer. Géant indifférent et vaguement ennuyé,il s'infiltre en tout lieu et des ses longs doigts mouillés se plaît à parsemer partout des flocons d'humidité teintée d'iode. Son cou interminable parcourt la cité soufflant une haleine faisandée sur les murs, les coiffures, l'eau bue. Sournois, il sait se dissimuler à l'ombre d'une ruelle, pour mieux surprendre, avec un poignée d'algues et de harengs. Invasif, il s'invite dans les bagages et plus d'un voyageur a découvert avec effarement, à l'heure de rentrer chez lui, que celui-ci l'avait suivi, émigrant illégal et persistant.
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