Toutes les semaines, un jour, le temps de quelques heures, une centaine de personnes se rassemblent sur des places en béton armé, autour des lampadaires salis de poussière, à la tombée de la nuit. Ils sont vieux, fatigués, beaucoup sont laids, même avec leurs costumes repassés et leurs chapeaux mous. Les vieilles femmes grosses en profitent pour afficher leur or et leurs bijoux. Les hommes se contentent de cravates criardes. Ils s'asseyent sur d'inconfortables chaises d'école primaire et attendent. Aux premiers tâches d'obscurité, résonne la musique.
Les automates fatigués se dépouillent alors de leurs raideurs et de leurs fatigues, qui les rendaient si laids. Ils sourient, dansent, chantent. Un peu ridicules, agités comme des enfants à leur première fête.
Cela durera longtemps. Malgré les longues journées, les travaux ingrats, les clients offensants, ils danseront jusqu'à ce que l'orchestre rende gorge, les enceintes implorent grâce. Nul ne pourra les empêcher d'être heureux.
Jusqu'à demain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire