jeudi 24 mars 2011

la ville et les masques IV

Certains jours, tandis que la ville ballote l'indécis le long de ses artères perforées d'éclats de béton et de lampadaires, Celui-ci peut perdre de vue l'horizon.
La brume, comme le rideau de larmes, dissimule et réveille l'envie de le percer à jour. Celui qui se laisse entraîner dans cette course désespérée ne connaîtra pas la satisfaction. La brume,elle, ne cessera de reculer, de l'entourer, sans jamais se laisser percer à jour. De ses longs doigt grisâtres, elle égarera le voyageur, propageant le bruit de ses pas d'une façon distordue, se plaisant à le promener de comédie en tragédie, révélant à ses yeux qui un drame, qui une farce, qui un amour contrarié, puis se refermant aussitôt, avec ce mouvement lent qui ressemble à une expiration.
Elle est tous les rideaux successifs d'une pièce qui ignore le parterre; la ville est une oeuvre qui se moque des applaudissements, des dernières et des rappels.Le brouillard n'est pas un entracte, juste une ignorance des yeux.
Celui qui se laissera entraîner jusqu'aux dernières coulisses, lèvera un coin de l'ultime velours, ne découvrira rien d'autre que l'étendue inexorable de l'océan, les vivats inlassables des vagues, les lazzis infinis du vent.

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