lundi 28 mars 2011

La ville et le ciel I

Ils sont grands ou étiolés, à bout de forces. De la couleur du mercure. De celle de l'argent fraîchement coupé. Iridescents. Nacrés. Rebondis et joufflus comme des enfants de l'île du miel. Ascétiques, de véritables Yogis, qui ont traversé leur existence s'efforçant de se fondre dans le tout. Nonchalants, à la démarche de sénateurs. Paniqués, persuadés d'être en retard à la fête. Noirs comme des charbonniers, les bras chargés d'ondées lointaines. Ils traversent le continent, s'emplissent les poches au-dessus du vert éternel de l'Amazonie, les vident sur les stériles sommets enneigés. Ils débarquent, comme tant d'autres, sur la côte, en fumant tranquillement, penchés au-dessus des toits, appuyés sur un antenne, attendant leur vent.
C'est ici que les nuages viennent passer leurs vacances.

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