mardi 27 décembre 2011

La ville et le vide VIII

Il est un pont dans la ville alanguie où de funèbres funambules déambulent d'un pas funeste, les yeux au sol, les lèvres serrées. C'est un lieu comme il en existe dans chaque cité, un lieu gravide, que l'espoir ignore. Peuplé de soupirs durs, perclus de rêves brisés, un purgatoire d'anxiété, qui flambe sur l'horizon comme un feu froid, un phare à l'envers, une serre d'errances maladroites et pathétiques. Ceux qui y vont, le font seuls, au détriment des autres, d'eux-mêmes. Se dépouiller de toute espérance et de toute volonté de vivre est leur choix. La ville leur oppose barrières, policiers, plexiglass. La ville leur impose solitude, misère, injustice.
Plus cruelle que la mer, plus vicieuse que le poison, d'une griffe elle reprend ce que des lèvres elle avait promis.

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