vendredi 9 décembre 2011

La ville et le labyrinthe II

De l'ombre portée du bitume au sable épuisé des dunes, du sol maculé à l'opacité sereine de l'océan, de la vague sans mémoire aux toits ogivaux oubliés du temps, de l'argile des visages à la moire des corps, de l'or souillé de crachats indignes à la friture bénie des échoppes fumantes, des solitudes de lampadaires pensifs aux fourmilières de néons et paillettes élimées, du sortilège à l'esbroufe, du dédain à l'émoi, des foetus de lama aux cabines internet, du net aperçu des falaises à la brume rideaux sans fin, de la faim aux moyens, de la misère aux cuivres, des livres aux ordures, du pur au dégoût, du goût à l'obscène, des scènes au silence, la ville parade, se parodie s'image se mirage sans jamais cesser d'être en devenir un chantier de chair, de désirs, qui n'ignore aucun de ses enfants pour mieux les dévorer, les faire siens, laissant aux écueils célestes le dessein de choisir ceux qui pourront mastiquer son essence sublime et des cendres de leurs certitudes reconnaître enfin, sous les masques et les voiles, la ville alanguie.

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