Il n'y a que les mots.
Pour décrire la ville alanguie, il faudrait éructer le sang, la sueur, les larmes, la poussière, les peintures criardes. Pour la toucher du doigt, le rance, le vif, l'humide, l'invincible parfum des bougainvilliers. Celui qui s'attaque à la cité, l'effrite de ses mots mâchonnés, heurtés se sait vaincu. Culbuté par les trente mille portes et les douze mille orifices d'un organisme immortel, que le chaos des sentiments finit par rendre brouet divin. Armé d'une seule plume,immergé dans le fleuve de couleurs, d'odeurs, de peaux et de vies, l'échec est la seule échappatoire.
Cela ou la lucidité divine que d'aucuns nomment folie.
Pourtant l'errant qui s'imprègne des parfums faits myriades, des joies faites légions n'a pas d'autre choix.
Il n'y a que les mots.
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