Sur la grisaille densifiée que sont les veines de la ville, vrombissent d'absurdes machineries, baroques et criardes, transportant les visages congestionnées des foules laborieuses. Chacun de ces véhicules est unique, chacun d'eux porte des stigmates d'espérance et d'humour. L'un d'eux entonne " à ma mère, par toi, pour toi" un autre " tu es peut-être rapide mais t'es quand même deuxième" et l'inévitable " protège-moi Seigneur" avec toutes ses déclinaisons syncrétiques et régionales.
Ces fragments décrépits d'un carnaval quotidien choquent, détonnent, abusent de leurs droits de folie dans le grand cirque éternel des rues de la cité.
Clowns déments d'une parade hallucinée, ils provoquent le rire, la colère, l'exaspération mais portent en eux, entre les bougies qui coulent et le moteur essoufflé, une parcelle de l'âme citadine.
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