Il est dit de la ville alanguie, qu'elle n'est rien d'autre qu'un fruit tombé du jardin de l'éden, éclaté sur le sol aride, pastèque divine, répandant pulpes et graines, formant un dessin dont le dessein ne sera connu qu'à la fin des temps.
Le fruit ravagé, au bord du désert,aurait formé en se desséchant les fondations de la cité. Celle-ci, née de la fermentation, aurait l'âme d'une distillerie et la morale d'une catin ivre.
Celui qui s'éloigne du point d'impact et de la horde fourmillante qui y grouille, aura la satisfaction de voir s'éloigner la fureur, le bruit, l'humanité.
L'océan est là, infini, salé comme les larmes de Dieu, brûlant dans ses méandres les erreurs de l'homme et les errements de toute civilisation.
Il n'est nul besoin de sirènes. Les vagues et la promesse de l'oubli que recèlent leurs voix bruissantes suffisent à attirer celui qui est las de l'odeur entêtante de la terre.
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