Il est un pont dans la ville alanguie où de funèbres funambules déambulent d'un pas funeste, les yeux au sol, les lèvres serrées. C'est un lieu comme il en existe dans chaque cité, un lieu gravide, que l'espoir ignore. Peuplé de soupirs durs, perclus de rêves brisés, un purgatoire d'anxiété, qui flambe sur l'horizon comme un feu froid, un phare à l'envers, une serre d'errances maladroites et pathétiques. Ceux qui y vont, le font seuls, au détriment des autres, d'eux-mêmes. Se dépouiller de toute espérance et de toute volonté de vivre est leur choix. La ville leur oppose barrières, policiers, plexiglass. La ville leur impose solitude, misère, injustice.
Plus cruelle que la mer, plus vicieuse que le poison, d'une griffe elle reprend ce que des lèvres elle avait promis.
mardi 27 décembre 2011
vendredi 9 décembre 2011
La ville et le labyrinthe II
De l'ombre portée du bitume au sable épuisé des dunes, du sol maculé à l'opacité sereine de l'océan, de la vague sans mémoire aux toits ogivaux oubliés du temps, de l'argile des visages à la moire des corps, de l'or souillé de crachats indignes à la friture bénie des échoppes fumantes, des solitudes de lampadaires pensifs aux fourmilières de néons et paillettes élimées, du sortilège à l'esbroufe, du dédain à l'émoi, des foetus de lama aux cabines internet, du net aperçu des falaises à la brume rideaux sans fin, de la faim aux moyens, de la misère aux cuivres, des livres aux ordures, du pur au dégoût, du goût à l'obscène, des scènes au silence, la ville parade, se parodie s'image se mirage sans jamais cesser d'être en devenir un chantier de chair, de désirs, qui n'ignore aucun de ses enfants pour mieux les dévorer, les faire siens, laissant aux écueils célestes le dessein de choisir ceux qui pourront mastiquer son essence sublime et des cendres de leurs certitudes reconnaître enfin, sous les masques et les voiles, la ville alanguie.
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